Obligations en matière d’entretien professionnel

Obligations en matière d’entretien professionnel

Obligations en matière d'entretien professionnel en France1.   Introduction :

L’entretien professionnel est une obligation légale destinée à favoriser le développement des compétences et la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences au sein des entreprises. Voici les principales obligations en termes d’entretien professionnel :

2.   Les obligations en matière d’entretien professionnel :

1.    Entretien tous les deux ans :

L’employeur doit proposer un entretien professionnel à chaque employé au minimum tous les deux ans. Cet entretien a pour objectif de faire le point sur la situation professionnelle du salarié et de définir ses perspectives d’évolution au sein de l’entreprise.

2.    Bilan à 6 ans d’ancienneté :

Un bilan tous les 6 ans doit être réalisé en plus de l’entretien biennal. Ce bilan permet de faire le point sur le parcours professionnel du salarié et de définir les actions à mettre en place pour favoriser son évolution.

3.    Formation :

L’entretien professionnel doit également permettre de recenser les besoins en formation du salarié et de définir les actions de formation à mettre en œuvre pour développer ses compétences.

4.    Évolution professionnelle :

L’entretien professionnel doit être l’occasion de discuter des perspectives d’évolution professionnelle du salarié, que ce soit en termes de mobilité au sein de l’entreprise, de promotion, ou de développement de nouvelles compétences.

5.    Évolution de carrière :

L’employeur doit également aborder les perspectives d’évolution de carrière du salarié, en tenant compte de ses aspirations et de ses objectifs professionnels.

6.    Suivi des formations :

L’employeur doit s’assurer du suivi des actions de formation et de développement des compétences définies lors des entretiens professionnels.

7.    Sanctions en cas de non-respect :

Le non-respect des obligations en matière d’entretien professionnel peut entraîner des sanctions pour l’employeur, notamment le versement d’une contribution financière à destination du Compte Personnel de Formation (CPF) du salarié.

Il est important de noter que les obligations en matière d’entretien professionnel peuvent varier en fonction de la taille de l’entreprise et de la convention collective applicable. Les entreprises ont également la possibilité de mettre en place des dispositifs spécifiques en accord avec leurs salariés pour répondre aux obligations légales tout en tenant compte de leurs besoins spécifiques.

Entreprises de moins de 50 salariés :

  • Les entreprises de moins de 50 salariés doivent proposer un entretien professionnel à chaque employé tous les deux ans, comme mentionné précédemment.
  • Elles sont également tenues d’organiser un entretien professionnel de bilan tous les 6 ans pour les salariés ayant au moins 6 ans d’ancienneté dans l’entreprise, avec un focus sur les besoins en formation.
  • Ces entreprises ne sont pas soumises à l’obligation de négocier un accord sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Entreprises de 50 salariés et plus :

  • Les entreprises de 50 salariés et plus doivent, en plus des obligations précédentes, négocier un accord ou élaborer un plan d’actions pour la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Cet accord ou plan doit préciser les modalités de mise en œuvre des entretiens professionnels et définir les actions spécifiques en matière de formation et d’évolution professionnelle.
  • Elles doivent également mettre en place des actions permettant de favoriser l’évolution professionnelle et le développement des compétences de leurs salariés.

En résumé, les entreprises de moins de 50 salariés ont des obligations en matière d’entretien professionnel, mais elles sont moins contraignantes que celles imposées aux entreprises de 50 salariés et plus, qui doivent en plus élaborer un accord ou un plan d’actions pour la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Les entreprises de plus grande taille ont ainsi une responsabilité accumulée en ce qui concerne le développement des compétences et l’évolution professionnelle de leurs salariés.

En résumé, l’entretien professionnel est une démarche obligatoire visant à favoriser le développement des compétences et l’évolution professionnelle des salariés au sein de l’entreprise en France.

3.   Sources légales :

1.    Code du travail (partie législative et réglementaire) :

Le Code du travail est la principale source légale qui fixe les règles relatives à l’entretien professionnel en France. Vous pouvez trouver des informations sur les obligations des employeurs et des salariés dans les articles suivants :

2.    Accords de branche :

Les conventions collectives et les accords de branche peuvent également préciser les modalités d’application des entretiens professionnels dans certains secteurs d’activité.

3.    Accords d’entreprise :

Les entreprises peuvent négocier des accords d’entreprise qui s’acquittent des modalités spécifiques des entretiens professionnels, pourvu qu’elles respectent les dispositions légales minimales.

4.   Abondement du CPF en cas de non-respect

L’abondement du Compte Personnel de Formation (CPF) en cas de non-respect des obligations en matière d’entretien professionnel est une mesure qui concerne principalement les entreprises de 50 salariés et plus. Voici comment cela fonctionne

1.    Entreprises de moins de 50 salariés :

Les entreprises de cette taille sont tenues de respecter les obligations en matière d’entretien professionnel, notamment en proposant des entretiens tous les deux ans et des bilans tous les 6 ans pour les salariés ayant au moins 6 ans d’ancienneté. Cependant, elles ne sont pas soumises à l’obligation d’abandonner le CPF en cas de non-respect de ces obligations.

2.    Entreprises de 50 salariés et plus :

Pour les entreprises de cette taille, en cas de non-respect des obligations légales en matière d’entretien professionnel, elles sont tenues de verser une contribution financière au CPF de chaque salarié concerné. Cette contribution est appelée « abondement » et doit être versée conformément aux dispositions légales en vigueur.

L’abondement vise à compenser le préjudice subi par les salariés en raison du non-respect des obligations de l’entreprise en matière d’entretien professionnel. Cette mesure a été mise en place pour inciter les entreprises à prendre ces obligations au sérieux et à favoriser le développement des compétences de leurs salariés.

Il est important de noter que les taux d’abandon et les modalités de calcul peuvent varier en fonction de la taille de l’entreprise et de la nature des manquements constatés. Les détails précis sur les montants et les modalités d’abandon sont définis dans le Code du travail et ses textes d’application.

5.   Entretien professionnel après une période d’interruption :

1.    Congé de maternité ou d’adoption :

Lorsqu’une salariée reprend son travail après un congé de maternité ou d’adoption, l’employeur doit lui proposer un entretien professionnel pour discuter de son parcours professionnel, de son évolution et de ses besoins en formation.

2.    Congé parental d’éducation :

Si un salarié prend un congé parental d’éducation pour s’occuper de son enfant en bas âge et qu’il reprend ensuite son activité, l’employeur doit également lui proposer un entretien professionnel.

3.    Congé sabbatique :

Si un salarié a contracté un congé sabbatique, qui est une période d’interruption de l’activité professionnelle sans rupture de contrat de travail, il peut être concerné par cette obligation à son retour au travail.

4.    Congé pour création ou reprise d’entreprise :

Lorsqu’un salarié a pris un congé pour créer ou reprendre une entreprise et qu’il revient à son emploi précédent, l’entretien professionnel doit également lui être proposé.

5.    Congé de proche aidant :

Lorsqu’un salarié reprend son activité après un Congé de proche aidant, l’employeur doit lui proposer un entretien professionnel, comme c’est le cas pour d’autres périodes d’interruption. Cet entretien a pour mais de discuter du parcours professionnel du salarié, de ses besoins en termes de formation, d’évolution de carrière, et d’autres aspects liés à son retour au travail. Le Congé de proche aidant fait partie des périodes d’interruption pour lesquelles l’entretien professionnel doit être proposé lors de la reprise de l’activité professionnelle du salarié. Cette mesure vise à accompagner le salarié dans son retour au travail et à prendre en compte ses besoins spécifiques en tant qu’aidant familial.

L’objectif de ces entretiens professionnels dans le cadre de reprises d’activité après une interruption est d’accompagner le salarié dans son retour au travail, de discuter de son parcours professionnel, de ses besoins éventuels en formation, et de faciliter son intégration dans l’entreprise.

L’employeur doit veiller à respecter cette obligation légale et à proposer ces entretiens en temps opportun pour favoriser la réintégration du salarié dans l’entreprise et sa progression professionnelle.

Entretien obligatoire du forfait jours

Entretien obligatoire du forfait jours

Entretien obligatoire du forfait jours

Entretien obligatoire du forfait jours

Le système de forfait jours annuel permet à l’employeur de rémunérer les salariés en fonction du nombre de jours travaillés plutôt que du nombre d’heures de travail effectif. La convention individuelle de forfait en jours est un document écrit qui formalise les conditions permettant au salarié de travailler dans le cadre d’un forfait en jours. Le salarié en forfait jours doit accomplir un nombre défini de journées de travail chaque année, avec un maximum de 218 jours autorisés. Toutefois, si le salarié décide de sacrifier certains jours de repos, il ne peut excéder 235 jours de travail annuels, sauf si l’accord ou la convention en vigueur dans l’entreprise prévoit une période différente.

Préserver l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle :

L’employeur qui choisit de mettre en place le forfait annuel en jours à la responsabilité de mesurer attentivement la charge de travail de ses salariés et de s’assurer que l’organisation du travail est compatible avec leur vie personnelle. Cela revêt une importance cruciale pour garantir la santé et la sécurité des salariés sous le régime du forfait en jours.

Article L3121-65 du code du travail 

  • 1° L’employeur établit un document de contrôle faisant apparaître le nombre et la date des journées ou demi-journées travaillées. Sous la responsabilité de l’employeur, ce document peut être renseigné par le salarié ;
  • 2° L’employeur s’assure que la charge de travail du salarié est compatible avec le respect des temps de repos quotidiens et hebdomadaires ;
  • 3° L’employeur organise une fois par an un entretien avec le salarié pour évoquer sa charge de travail, qui doit être raisonnable, l’organisation de son travail, l’articulation entre son activité professionnelle et sa vie personnelle ainsi que sa rémunération.

Déroulement et objectifs de l’entretien :

Dans le contexte du forfait en jours, la tenue d’un entretien est impérative et revêt une importance cruciale pour permettre à l’employeur de mesurer la charge de travail du collaborateur ainsi que sur l’organisation de son travail en lien avec sa vie personnelle, comme le stipule l’article L.3121-65 du Code du travail.

Cet entretien, qui relève de la responsabilité de l’employeur, doit être réalisé annuellement. Il aborde divers aspects essentiels, notamment :

  • L’évaluation de la charge de travail.
  • L’organisation du travail.
  • L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
  • La rémunération.

À noter : Conformément à l’article L.3121-64 du Code du travail, les salariés ont le droit à la déconnexion.

Sanctions possibles en l’absence d’entretien :

Le défaut de suivi de la charge de travail par l’employeur, notamment en cas d’absence d’entretien entre le salarié et l’employeur, peut avoir des conséquences graves, notamment la remise en question des conventions de forfait. Dans ce cas, l’entreprise serait tenue de calculer les heures de travail effectuées par les salariés concernés semaine après semaine et pourrait être contrainte de verser des rappels de salaires, y compris des majorations pour heures supplémentaires, le cas échéant. De plus, une telle privation d’effet pourrait également être considérée comme du travail dissimulé, ouvrant droit à une indemnisation spécifique équivalente à six mois de salaire pour les personnes concernées.

Dans une décision du 17 février 2021 (n°19-15.215), où un employeur a été condamné à payer 350 000 euros de rappel d’heures supplémentaires, la Cour de cassation rappelle qu’il incombe à l’employeur de démontrer qu’ il a respecté les dispositions de l’accord collectif visant à garantir la protection de la santé et de la sécurité des salariés sous le régime du forfait jours.L’accord collectif stipulait que tous les salariés en forfait jours bénéficieraient d’un entretien annuel portant sur la charge de travail, l’organisation du travail et l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle du salarié. Cependant, le salarié affirmait ne pas avoir participé à un tel entretien de 2005 à 2009. Par cette décision, la Cour de cassation souligne que la responsabilité de prouver la tenue de ces entretiens incombait à l’employeur.Bon à savoir : La jurisprudence interdit de confondre l’entretien spécifique au forfait jours avec l’entretien annuel voire l’entretien professionnel. Ainsi, l’employeur ne peut justifier s’être acquitté de cette obligation en prouvant la tenue d’un autre entretien.

 

Le registre des accidents du travail bénins :

Le registre des accidents du travail bénins :

Le registre des accidents du travail bénins : quelles obligations ?

Le registre des accidents du travail bénins : quelles obligations ?

Lorsqu’il s’agit d’accidents professionnels, tous ne déclenchent pas des soins médicaux ou un arrêt de travail. Certains accidents, en apparence mineurs, sont qualifiés de « bénins ». L’enregistrement de ces accidents dans un registre dédié permet aux employés de préserver leurs droits en cas d’aggravation de leur état par la suite. En outre, ce registre permet à l’employeur de mieux comprendre les risques potentiels et de prendre des mesures préventives pour éviter des accidents plus graves.

Quelles sont les conditions pour mettre en place un registre des accidents bénins ?

Pour établir un registre des accidents bénins, l’employeur doit respecter trois conditions cumulatives, telles que stipulées par le Code de la Sécurité sociale :

  1. Assurer la présence permanente d’un professionnel de la santé, d’un pharmacien, d’un infirmier diplômé d’État, ou d’une personne qualifiée en hygiène et sécurité au sein de l’entreprise, détenant un diplôme national de secouriste complété par le certificat de sauveteur secouriste du travail.
  2. Disposer d’un poste de secours d’urgence équipé, clairement indiqué, contenant une armoire à pharmacie, un téléphone, un point d’eau à proximité et des numéros d’urgence affichés.
  3. Respecter les obligations liées à la constitution du Comité Social et Économique (CSE) pour les entreprises employant au moins 11 salariés.

Le registre est la propriété de l’employeur, qu’il doit le conserver pendant cinq ans à partir de la fin de l’année en cours. Il peut être conservé sous forme papier ou électronique, mais doit comporter la signature de la victime et du prestataire de soins.

Depuis le 1er mai 2021, l’employeur n’a plus besoin d’une autorisation préalable de la Carsat pour maintenir un registre des accidents bénins, mais il doit en informer la Carsat dès sa création.

Quels accidents doivent être enregistrés dans le registre ?

Le registre des accidents bénins ne concerne que les accidents sans gravité, qu’ils soient d’ordre physique ou psychologique, et qui n’entraînent ni arrêt de travail ni soins médicaux pris en charge par la sécurité sociale. Ces accidents doivent être enregistrés dans les 48 heures suivant leur survenu, en excluant les dimanches et jours fériés. Seuls les accidents impliquant les employés de l’entreprise peuvent y être consignés.

L’existence d’un registre des accidents bénins remplace-t-elle automatiquement une déclaration d’accident du travail ?

L’inscription d’un accident dans le registre des accidents bénins remplace la déclaration d’accident du travail si certaines conditions sont satisfaites. Cependant, si l’état de santé du salarié se dégrade et qu’il consulte un professionnel de santé en dehors de l’entreprise, l’employeur doit alors établir une déclaration d’accident du travail. Il peut préciser dans cette déclaration que l’accident avait initialement été enregistré dans le registre des accidents bénins, afin d’éviter des sanctions liées au délai de déclaration.

En cas de doute sur la gravité d’un accident bénin ou d’une lésion, il est conseillé d’établir une déclaration d’accident du travail conformément à la procédure habituelle pour protéger les droits des employés et de l’employeur. Si l’entreprise n’a pas mis en place un tel registre, tout accident, même mineur, doit faire l’objet d’une déclaration d’accident du travail conformément à la procédure habituelle.

Quelles informations doivent être incluses dans le registre ?

Le registre doit contenir certaines informations claires, compréhensibles et non susceptibles d’altération, notamment :

  • Le nom de la victime.
  • La date de l’accident.
  • Le lieu de l’accident.
  • Les circonstances de l’accident.
  • Les témoins éventuels.
  • La nature et la localisation des blessures.
  • Les signatures du prestataire de soins et de la victime.

Les signatures du prestataire de soins et de la victime doivent apparaître en regard des indications de l’employeur pour établir une corrélation entre les circonstances de l’accident, le lieu, la date, etc., avec l’identité de la victime et du prestataire de soins intervenant.

Qui peut consulter le registre ?

Le registre des accidents bénins doit être accessible aux personnes suivantes :

  • Les agents de contrôle des organismes chargés de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles.
  • Les conseils et contrôleurs de sécurité habilités auprès des Carsat.
  • L’inspection du travail.
  • Le Comité Social et Économique (CSE).
  • Le médecin du travail et la victime peuvent également y avoir accès.

Ces personnes sont tenues au secret professionnel et ne doivent pas divulguer les informations personnelles concernant les salariés dont elles ont connaissance dans le cadre de leurs. Un employé de l’entreprise (sauf s’il est membre du CSE) ne peut pas consulter le registre sans motif légitime.

À noter : Le non-respect de l’obligation d’informer le CSE ou de mettre le registre à sa disposition peut constituer un délit d’entrave au fonctionnement du CSE.

Quelles sont les modalités de contrôle et les sanctions encouragées ?

Lorsqu’un agent de contrôle de la Sécurité sociale, un ingénieur conseil, ou un contrôleur de sécurité habilité par les Carsat, ou un inspecteur du travail constate certains manquements, il en informe l’employeur et d’autres agents :

  • Une tenue incorrecte du registre.
  • Le non-respect des conditions préalables à la mise en place du registre.
  • Le refus de présenter le registre aux agents de contrôle de la Sécurité sociale, aux ingénieurs conseils ou contrôleurs de sécurité habilités par les Carsat, aux agents de l’inspection du travail, ainsi qu’au CSE ou à la victime.

Tant que l’un de ces manquements persiste, toute inscription dans le registre reste sans effet. L’employeur doit alors déclarer chaque accident à la CPAM conformément à la procédure habituelle.L’employeur s’expose également à des sanctions civiles et pénales. Sur le plan pénal, il peut être passible d’une amende de 4e classe (750 €) s’il n’a pas inscrit les accidents bénins dans le registre ou s’il n’a pas mis le registre à la disposition des personnes habilitées. En cas de récidive dans l’année, l’amendement peut être augmentée au montant prévu pour les contraventions de 5e classe (1 500 €).Sur le plan civil, la CPAM peut demander à l’employeur le remboursement intégral des dépenses liées à un accident du travail qui n’a pas été déclaré, inscrit dans le registre des accidents bénins, ou dont l’aggravation n’a pas été. signalée à la CPAM. En outre, la CPAM peut imposer une pénalité financière en cas de manquement de l’employeur à ses obligations.

Exemple de registre gratuit des accidents du travail bénins :

Informations complémentaires :

Livret de Questions/Réponses sur le registre de déclaration des accidents bénins, réalisé par la Carsat Rhône-Alpes et la Dreets Auvergne Rhône-Alpes : https://www.carsat-ra.fr/files/live/sites/carsat-ra/files/pdf_illustrations/entreprise/Documentation/PART012.pdf

Les représentants de proximité : accord d’entreprise obligatoire

Les représentants de proximité : accord d’entreprise obligatoire

La mise en place des représentants de proximité nécessite la négociation d’un accord d’entreprise. Cet accord définit leur nombre et la zone couverte par chaque établissement. La chambre sociale refuse leur instauration par un accord d’établissement.

Le comité social et économique (CSE) centralise la représentation du personnel mais éloigne les élus des employés. Néanmoins, l’article L.2313-7 du Code du travail permet la création de représentants de proximité par accord d’entreprise, qui déterminent leur nombre et leur zone. Ce périmètre ne doit pas correspondre nécessairement aux établissements distincts. Ils peuvent exister dans des entreprises avec un seul établissement.

Les représentants de proximité : accord d'entreprise obligatoireL’accord en question peut être signé par le CSE en l’absence de délégué syndical (DS). Si aucun accord n’est signé, l’employeur peut découper l’entreprise unilatéralement. Cependant, pour instaurer des représentants de proximité, un accord d’entreprise est nécessaire, définissant le périmètre et le nombre d’établissements. La Cour de cassation a statué sur cette question en juin 2023 (Cass.soc. 1er juin 2023, n°22-13.303).

La Cour de cassation refuse l’accord d’établissement… En 2017, la SNCF a négocié la création d’un CSE pour déterminer les établissements et les représentants de proximité. Les négociations ont échoué, et l’employeur a divisé l’entreprise en 33 établissements. L’accord de l’établissement “Gares et connexions” a désigné 25 représentants de proximité, mais la Cour de cassation l’a jugé illégale en juin 2023. Seul un accord d’entreprise peut instaurer des représentants de proximité, pas un accord d ‘établissement, même si l’employeur découpe l’entreprise.

L’arrêt de la Cour de cassation permet qu’un accord d’entreprise selon l’article L.2232-12 du Code du travail établisse des représentants de proximité rattachés au CSE d’ établissement. Cet accord ne dépend pas de la détermination des établissements distincts. Les zones des représentants de proximité peuvent suivre les établissements de l’employeur, mais cela n’est pas nécessaire. Les représentants de proximité peuvent également couvrir des zones différentes pour mieux représenter les employés.

PME de 11 à 20 salariés : pas de dispense d’organisation des élections CSE en l’absence de candidats

PME de 11 à 20 salariés : pas de dispense d’organisation des élections CSE en l’absence de candidats

Dans les entreprises ayant de 11 à 20 employés, il est désormais requis que l’employeur organise les élections professionnelles même si aucun employé ne se porte candidat dans les 30 jours après avoir informé les employés. Cette nouvelle règle a été clarifiée par une récente modification du Procès-Verbal (PV) de carence émis par l’administration en date du 8 août 2023. Auparavant, il y avait une controverse sur l’interprétation de cette règle.

PME de 11 à 20 salariés : pas de dispense d'organisation des élections CSE en l'absence de candidatsAuparavant, selon l’ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 concernant le Comité Social et Économique (CSE), il y avait un débat sur la signification de l’article L.2314-5 alinéa 5 du code du travail. Cet article stipulait que dans les entreprises de 11 à 20 salariés, l’employeur doit engager des négociations avec les syndicats pour un protocole électoral si au moins un salarié se porte candidat dans les 30 jours suivant l’annonce officielle des élections.

Le Conseil constitutionnel a confirmé cette interprétation en mars 2018. Selon eux, l’objectif était d’éviter que les employeurs dans les petites entreprises soient obligés de négocier un protocole électoral sans objet si aucun employé ne se porte candidat.

Cependant, l’administration avait une interprétation différente. Elle avait indiqué que si aucune candidature n’était reçue dans les 30 jours, les élections n’avaient pas été organisées et l’employeur était dispensé de négocier le protocole préélectoral. Cette interprétation a été rectifiée avec un nouveau PV de carence modifié en août 2023.

Un formulaire administratif (Cerfa) utilisé pour les élections professionnelles a également été modifié en août 2023 pour inclure les entreprises de 11 à 20 salariés. Ce formulaire demande désormais de préciser les dates des deux tours d’élections où la carence a été constatée, confirmant ainsi l’obligation d’organiser les élections.

En résumé, il est désormais clair que les employeurs doivent organiser les élections même s’il n’y a pas de candidats dans les 30 jours. L’employeur est seulement exempté de la négociation du protocole électoral dans ce cas. Il est probable que le ministère du Travail ajuste également ses réponses à ce sujet suite à cette clarification.

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