>> UN CSE peut-il être considéré comme un professionnel du tourisme ?

UN CSE peut-il être considéré comme un professionnel du tourisme ?

1 octobre 2021 | Voyages du CSE | 0 commentaires

Le comité d’entreprise qui passe des contrats ayant pour objet l’organisation de voyages au profit des salariés peut-il bénéficier de l’assurance spéciale visant à couvrir les impayés du voyagiste en cas de liquidation ? Non, répond la Cour de cassation.

Le comité d’entreprise qui agit comme un professionnel du tourisme et non comme un mandataire des salariés ne peut en conséquence, revendiquer le bénéfice de la garantie financière de l’APST.

C’est ce qu’a jugé la Cour de cassation dans l’affaire qui opposait l’Association professionnelle de solidarité du tourisme (APST) au comité central d’entreprise BNP Paribas.

L’affaire : le CE d’une société a conclu un ensemble de contrats avec une agence de voyages pour organiser trois voyages au profit des salariés de la société. Alors qu’il a versé plusieurs acomptes, l’agence de voyages est placée en liquidation judiciaire. La créance du comité d’établissement, déclarée au passif de la procédure collective, n’ayant pu être réglée, le comité sollicite la garantie financière de l’Association professionnelle de solidarité du tourisme (APST) à laquelle avait adhéré l’agence de voyages .

L’APST refuse sa garantie, considérant le comité comme un professionnel du tourisme et non comme un simple consommateur. L’APST a fait valoir que le comité d’entreprise n’a pas la qualité de consommateur final, puisque ce sont les salariés de la banque qui ont profité du voyage acheté ; elle ne peut donc pas prétendre au bénéfice de la garantie financière.

Ce que confirme la Cour de Cassation : « Il résulte de l’article R. 211-26 du code du tourisme, dans sa rédaction issue du décret n° 2010-1223 du 11 octobre 2010, applicable au litige, que la garantie financière spécialement affectée au remboursement en principal des fonds reçus par l’opérateur de voyages au titre des engagements qu’il a contractés à l’égard de sa clientèle, ne bénéficie qu’aux consommateurs finaux, de sorte qu’un comité d’entreprise qui intervient en qualité d’organisateur ou de revendeur de voyages, et non en seule qualité de mandataire des salariés auprès d’une agence de voyages, ne peut en bénéficier ».

A noter qu’une décision allant dans le même sens avait déjà été rendue (Cour de cassation, civile, Chambre civile 1. 22 janvier 2020, pourvoi n° 18-21.155)

Ayant relevé que les contrats signés avec la société Consult voyages avaient été conclus par le comité d’entreprise qui s’était comporté comme un vendeur direct à l’égard de ses membres et d’autres comités d’établissements, la Cour d’Appel en a déduit à juste titre « que le comité d’entreprise avait agi comme un professionnel du tourisme et non comme un mandataire des salariés et qu’il ne pouvait, en conséquence, revendiquer le bénéfice de la garantie financière de l’APST».La cour de cassation confirme l’arrêt rendu le 27 juin 2019 par la cour d’appel de Paris et rejette le pourvoi formé par le comité central d’entreprise BNP Paribas.Cour de cassation, civile, Chambre civile 1, 24 mars 2021, 19-21.629 

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