Accident du travail mortel : une obligation déclarative pèse sur l’employeur

Accident du travail mortel : une obligation déclarative pèse sur l’employeur

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"Le décret n°2023-452 du 9 juin 2023 renforce l’information de l’inspection du travail en cas de survenance d’un accident du travail mortel et permet ainsi de garantir l’efficacité de l’enquête menée."

Le décret numéro 2023-452, promulgué le 9 juin 2023 et entré en application le 12 juin de la même année, stipule que les employeurs doivent notifier l’inspection du travail dans les 12 heures suivant la mort d’un employé due à un accident sur le lieu de travail.

Accident du travailLe Ministre du Travail, a souligné dans une déclaration du 11 juin 2023 que cette mesure est destinée à optimiser l’efficacité des enquêtes relatives aux accidents de travail. Il a mentionné que les rapports tardifs pourraient compromettre la recherche de la vérité en raison du risque de dégradation des preuves.

La réglementation précise que si un employeur apprend le décès d’un employé après le délai initial de 12 heures, ce délai recommence à partir du moment où il est informé de l’événement tragique.

Pour se conformer, l’employeur doit communiquer à l’inspecteur du travail du secteur concerné, via un moyen attestant de la date de l’envoi, les informations suivantes :

  • Le nom ou la raison sociale, les adresses postale et électronique, ainsi que les numéros de téléphone de l’entreprise ou de l’établissement employant le travailleur ou de celui où l’accident s’est produit, si différent.
  • Les noms, prénoms, et date de naissance de la victime.
  • Les détails de l’accident incluant la date, l’heure, le lieu, et les circonstances.
  • Si des témoins étaient présents, leurs identités et coordonnées doivent également être fournis.

Les employeurs ne respectant pas ces obligations s’exposent à des sanctions financières, avec des amendes de la cinquième classe. Les peines initiales sont de 1.500 euros pour les individus et de 7.500 euros pour les entités juridiques. En cas de récidive, ces amendes sont doublées, passant à 3.000 euros pour les personnes physiques et 15.000 euros pour les personnes morales.

Ce décret, référencé comme le n° 2023-452 du 9 juin 2023, concerne les responsabilités des entreprises en matière de gestion des accidents du travail et de la réglementation afférente aux chantiers.

Les visites d’inspection du CSE

Les visites d’inspection du CSE

Régulièrement, le CSE a la possibilité d’effectuer des contrôles axés sur la santé, la sécurité et les conditions de travail. Ces visites permettent d’analyser concrètement les environnements de travail et de dialoguer avec les employés.
Les visites d’inspection du CSE

Les visites d’inspection du CSE

Table des matières :

 

Pourquoi est-il essentiel pour le CSE d’effectuer des visites d’inspection ?

L’objectif principal est de vérifier le respect des normes et directives en matière de sécurité. Ces inspections ont également pour but d’identifier d’éventuels dangers ou risques et de juger de l’efficacité des mesures préventives en place.

Combien de fois le CSE effectue-t-il des visites d’inspection ?

Ces inspections s’effectuent à intervalles réguliers (Article L2312-13), à une fréquence au moins égale à quatre fois par an (Article R2312-4 et Article L2315-27 et plus si nécessaire.

Les inspections par le CSE ont lieu de façon périodique, conformément à Article L2312-13 du code du travail. Elles doivent être effectuées au minimum quatre fois par an, comme mentionné dans l’Article R2312-4 du code du travail, voire davantage si les circonstances l’exigent.

Où le CSE peut-il réaliser ces inspections ?

Les représentants du CSE sont habilités à inspecter :

  • Tous les espaces prévus à accueillir des postes de travail, qu’ils se trouvent à l’intérieur ou à l’extérieur des infrastructures de l’entreprise ;
  • Tout lieu accessible aux employés dans le cadre professionnel et se trouvant dans l’enceinte de l’établissement.

Il convient de noter que les membres du CSE bénéficient d’une libre circulation au sein de l’entreprise pendant leurs heures de délégation et même en dehors de leurs horaires de travail habituels. Ils peuvent interagir avec toute personne nécessaire pour accomplir leur mission, y compris directement avec les employés à leur poste, tant que cela ne perturbe pas significativement leur activité.

Cependant, l’employeur peut imposer certaines limites à cette mobilité et à ces inspections, à condition que ces restrictions soient fondées et adaptées à la situation, et qu’il puisse en fournir la justification.

Qui est autorisé à initier une inspection ?

Le CSE détient le droit exclusif de lancer une mission d’inspection. , il peut confier ce droit à la Commission Santé, sécurité et conditions de travail ou, si applicable, aux représentants de proximité.

Le cadre des inspections est idéalement défini par le règlement intérieur du CSE. En fonction de l’autonomie souhaitée pour ses membres concernant la sélection des participants, la fréquence, la structuration et le processus des inspections, le CSE établira des directives flexibles ou strictes dans ce règlement.

En l’absence d’une telle directive, les modalités d’inspection seront établies par une résolution du CSE, approuvée par la majorité de ses membres. Cette résolution précisera les détails comme le nombre de participants, leur identification, le but, la durée, la date de l’inspection, la formalisation de ses résultats (compte rendu mis à l’ordre du jour de la réunion suivante) et leurs circuits de diffusion.

Qui est impliqué dans les inspections menées par le CSE ?

Les participants aux inspections sont désignés soit par le règlement intérieur, soit par une résolution spéciale du CSE. Il est important de souligner que, à moins que le CSE ne décide autrement dans son règlement intérieur, les membres élus ne peuvent pas initier une inspection sans l’approbation du CSE.

Concernant la présence éventuelle d’un membre de la direction lors de l’inspection, la décision revient au CSE : il peut choisir de l’inclure ou non. Même si la présence de la direction pourrait limiter la liberté d’expression des employés, avoir un membre responsable peut faciliter les réponses aux interrogations des élus.

Lorsque l’inspection est effectuée en présence de l’employeur, de son délégué ou d’un expert technique, il est essentiel de rappeler aux employés qu’ils peuvent vous contacter ultérieurement s’ils désirent discuter de manière plus approfondie.

En outre, il est à noter que le CSE peut, de manière ponctuelle et consultative, solliciter l’expertise de toute personne au sein de l’entreprise qu’elle estime compétente, conformément à l’article L.2312-13 al.2.

Qui finance les inspections du CSE ?

Le temps passé à mener les inspections est déduit des heures de délégation (Cassation, 17 février 1998, n°96.82.118).

Cependant, le temps consacré à la recherche de solutions préventives face aux situations d’urgence ou de grande gravité n’est pas décompté.

Quant aux frais de déplacement engendrés par ces inspections, ils sont couverts par le budget de fonctionnement du CSE, sauf si un accord plus avantageux est en place. Pour les entreprises ayant plusieurs sites ou des sites distants, la couverture des frais de déplacement liés aux inspections peut être discutée lors de l’accord de renouvellement du CSE.

Préparation d’une inspection organisée par le CSE : Une démarche structurée et réfléchie !

Inspecter n’est pas visiter… La différence est cruciale. Une visite est généralement un passage informel sans intention d’analyse ou d’audit en profondeur. L’inspection, quant à elle, est une démarche structurée et systématique visant à évaluer, auditer et, au besoin, recommander des améliorations en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail.

· Qui ?

Qui participera à cette inspection ? Les membres du CSE seront-ils seuls ou seront-ils accompagnés d’experts ou de consultants externes ? Y aurait-il un représentant de la direction ou du personnel technique ?

· Quoi ?

Objectifs de l’inspection : Que cherche-t-on à découvrir ou à évaluer ? Est-ce une inspection générale ou est-elle axée sur un aspect spécifique comme l’équipement de sécurité, les conditions ergonomiques ou la conformité réglementaire ?

· Où ?

Lieux d’inspection : Quels sont les secteurs, départements ou bâtiments qui seront inspectés ? Les zones prioritaires doivent-elles être identifiées en raison d’incidents précédents ou de plaintes ?

· Quand ?

Planification : À quelle date et heure l’inspection aura-t-elle lieu ? Est-ce pendant les heures de travail pour observer les opérations en temps réel ou après les heures de travail pour une analyse approfondie sans déranger les employés ?

· Méthodologie :

Comment l’inspection sera-t-elle menée ? Utilisera-t-on des checklists, des instruments de mesure ou d’autres outils spécifiques ? Comment les informations seront-elles documentées et communiquées ? Y aurait-il des entretiens ou des sondages auprès des employés ?

Préparer une inspection organisée par le CSE est une démarche qui nécessite une réflexion en amont. Elle n’est pas simplement une visite informelle : c’est une analyse minutieuse visant à assurer le bien-être et la sécurité des salariés. Répondre aux questions “Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ?” permet de structurer cette démarche et de s’assurer qu’elle est aussi efficace et pertinente que possible.

Communication, organisation, information et planification

· La communication en amont et en aval :

Avant l’inspection : Une inspection ne doit jamais surprendre les parties concernées. Afin de préparer le terrain et de garantir la coopération des salariés et des responsables, il est essentiel de communiquer en amont l’intention, les objectifs et les dates prévues pour l’inspection. Cela permet également de rassurer les employés et d’éviter tout malentendu.

Après l’inspection : Une fois l’inspection terminée, il est tout aussi crucial de partager ses conclusions. Les salariés ont le droit de connaître les observations, les points positifs ainsi que les zones nécessitant des améliorations. La transparence post-inspection renforce la confiance entre les employés et la direction.

Formalisation de l’organisation : Il est impératif de structurer la démarche d’inspection.

Fréquence : Combien de fois par an les inspections auront-elles lieu ?

Critères de sélection : Quels sont les services ou les situations prioritaires à inspecteur ?

Objectifs : Quels sont les buts de ces inspections ? Veut-on vérifier la conformité, la sécurité ou les deux ?

Se tenir informé : Avant l’inspection, il est préférable de consulter les représentants locaux, d’étudier les bases de données économiques et sociales et environnementales (BDESE) et d’examiner les listes du personnel. Cela donne une image complète de la situation et met en lumière les zones à risque potentiel.

Planification méticuleuse : Un bon plan d’inspection garantit qu’aucun détail n’est négligé.

Équipe : Qui inspectera ? Quels seront leurs rôles spécifiques ? Une répartition claire des responsabilités facilite le processus.

Lieu et timing : Choisir le bon moment pour inspecter est essentiel. Cela dépend du service, de l’atelier, de l’activité prévue et même des heures de travail atypiques.

Outils et matériel : Une inspection réussie nécessite les bons outils. Que ce soit une trame d’entretien, une grille d’observations, des appareils de mesure ou des équipements de sécurité, tout doit être prêt.

La réussite d’une inspection repose sur une communication efficace, une organisation rigoureuse, une information pertinente et une planification judicieuse. Chaque étape doit être soigneusement exécutée pour garantir que l’inspection bénéficie à tous les salariés et améliore les conditions de travail.

Que faire pendant l’inspection ?

En fonction de l’objet de sa mission, le CSE peut réaliser différentes formes d’inspection :

  • Examen global des lieux ;
  • Inspection ciblée pour un objectif défini ;
  • Examen axé sur l’évaluation des risques d’une tâche spécifique.

Durant cette démarche, l’inspection devrait principalement :

  • Observer (activités, environnements, équipements, outils, cadences, mouvements, positions, etc.) ;
  • Mesurer (température ambiante, niveau sonore, éclairage, qualité de l’air, proximité des lieux, disposition des postes de travail) ;
  • Échanger (plannings, indépendance des employés, interactions avec les superviseurs, nature du travail et problèmes rencontrés, risques physiques courants, imprévus, dysfonctionnements, incidents, contraintes) ;
  • Contrôler (condition des systèmes électriques, panneaux d’urgence, régularité des inspections d’équipement, fréquence des opérations de maintenance, progression des travaux planifiés, etc.).

Quelles étapes suivre après l’inspection ?

  • Il est recommandé de mettre par écrit les observations issues de l’inspection et d’alerter sans délai l’employeur sur tout risque ou anomalie nécessitant une intervention immédiate ;
  • Comparer les éléments lors de l’inspection avec les informations obtenues préalablement ;
  • Concevoir et approuver le rapport d’inspection en collaboration avec tous les intervenants de l’inspection ;
  • Examiner en réunion les conclusions de l’inspection et suggérer des initiatives de prévention ;
  • Transmettre les conclusions : divulguer les constatations de l’inspection et les recommandations aux employés et à leur hiérarchie ;
  • Contribuer à la révision du document unique et du plan annuel de prévention, en y incluant les observations et les suggestions déduites de l’examen ;
  • Surveillant la progression de la réalisation des actions préventives et recueillant les feedbacks des employés sur ces mesures.

Clés de succès pour l’inspection menée par le CSE

  • Instaurer une atmosphère de confiance auprès des employés : poser des questions claires, directes, objectifs et sans préjugés, tout en adoptant une communication empathique ;
  • Veiller à ce que l’examen se concentre sur les aspects collectifs du travail plutôt que sur des cas isolés ;
  • Réaliser au sein du CSE un bilan annuel des inspections afin de souligner et d’adresser les défis rencontrés, de reconnaître les méthodes efficaces et d’évaluer les améliorations apportées.

Pour aller plus loin :

· Rôle de la formation SSCT dans la réussite des inspections du CSE :

Avoir des élus formés en Santé, Sécurité et Conditions de Travail (SSCT) est indispensable pour la réussite des inspections organisées par le CSE. Une formation de qualité permettra aux élus de mieux comprendre les enjeux de leur mission, de connaître les réglementations applicables et d’acquérir des compétences spécifiques comme la reconnaissance des risques professionnels, la lecture d’un plan de prévention ou encore la manière de conduire un entretien avec les salariés.

· Outils et supports pour les inspections du CSE :

Disposer d’un kit d’inspection peut s’avérer très utile pour les membres du CSE. Ce kit pourrait inclure des check-lists, des formulaires pour recueillir les témoignages des salariés, un guide d’évaluation des risques, etc. Avoir un tel ensemble d’outils standardisés permettra de gagner du temps et d’assurer la cohérence des différentes inspections.

Conclusion

Les inspections du CSE jouent un rôle crucial dans la préservation de la santé et de la sécurité des salariés et l’amélioration des conditions de travail.

Réussir ces inspections nécessite une préparation méticuleuse, un bon niveau de formation des élus, et une collaboration étroite avec les salariés et la direction. Par ailleurs, la rigueur dans la documentation et la communication sont essentielles pour tirer le meilleur parti des enseignements tirés lors de chaque inspection. En somme, une inspection du CSE bien conduit est un outil puissant pour le bien-être des salariés et le bon fonctionnement de l’entreprise.

Textes de référence :

  • Principe de l’inspection : L.2312-13
  • Fréquence des inspections : R.2312-4 CT L.2315-27 CT
  • Liberté de déplacement des élus : L.2315-14 CT
  • Dispositions applicables aux lieux de travail : L.4211-1 à L.4231-1 ; R.4211-1 à R.4231-4 CT
  • Équipements de travail et moyens de protection : L.4311-1 à L.4321-5 et R.4311-1 à R.4324-54
  • Dispositions particulières pour certaines catégories de travailleurs : L.4151-1 à L.4154-4 ; R.4152-2 à R.4154-5 et D.4152-3 à D.4154-6 CT

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Nous sommes un organisme de formation dédié aux représentants du personnel. Nous disposons des agréments pour encadrer les formations :

  • Santé Sécurité et Conditions de Travail (SSCT et CSSCT) : Nous sommes agréée afin de dispenser la formation prévue à l’article L. 2315-18, formation en santé, sécurité et conditions de travail, au bénéfice de la délégation du personnel du comité social et économique (attestation-dossier-828954).
  • Formation Economiqueprévue par le code du travail doit être dispensée par un organisme de formation agréé, c’est notre cas. Cette formation est prévue à l’article L 2315-63 du code du travail. Elle est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés disposant d’un CSE.

Faire suivre une formation par un organisme qui ne respecterait pas cette exigence constitue une infraction pour l’employeur, susceptible d’être relevée par les agents de contrôle de l’Inspection du travail.

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Dossier : Les visites d’inspection du CSE

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Les visites d’inspection du CSE

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Qui finance la couverture pour accident du travail/trajet ou en cas de maladie professionnelle ?

Qui finance la couverture pour accident du travail/trajet ou en cas de maladie professionnelle ?

Qui finance la couverture pour accident du travail/trajet ou en cas de maladie professionnelle ?La couverture des accidents du travail, des trajets professionnels et des maladies professionnelles est financée d’une manière distincte de l’Assurance Maladie. Dans ce système, ce sont exclusivement les entreprises qui assument la charge des cotisations. Les travailleurs, pour leur part, ne contribuent en aucune manière à l’assurance des accidents du travail et des maladies professionnelles à partir de leur propre salaire.

Les entreprises sont soumises à des cotisations variables, déterminées en fonction de divers critères tels que leur historique de sinistralité, leur taille et leur secteur d’activité. Les entreprises plus modestes bénéficient d’une mutualisation de leurs taux de cotisation par secteur d’activité, ce qui les protège en cas de survenance de sinistres graves qu’elles auraient du mal à assumer individuellement. Quant aux entreprises de plus grande envergure, elles cotisent en fonction des sinistres qui se produisent au sein de leurs établissements.

Il est important de noter que 96 % des fonds collectés grâce à ces cotisations servent à indemniser les victimes de maladies professionnelles, d’accidents du travail et leurs ayants droit. Le solde est investi dans des mesures de prévention destinées aux entreprises.

Le principe fondamental de tarification constitue un réel levier de soutien à la prévention des risques professionnels, une obligation incombant à chaque employeur. En effet, ce système incite les entreprises à mettre en place des actions visant à améliorer la santé et la sécurité au travail de leurs employés, ce qui se traduit par des économies significatives. La branche Risques professionnels de l’Assurance Maladie est ainsi la seule branche de la Sécurité sociale à pouvoir utiliser ce mécanisme de tarification pour promouvoir la prévention des risques professionnels.

Le système de cotisation, garant d’une protection au meilleur coût :

Toutes les entreprises, celles ayant au moins un salarié, cotisent afin d’assurer la couverture de chaque employé en cas d’accident du travail (AT) ou de trajet, ainsi qu’en cas de maladie professionnelle (MP). Le taux de cotisation est déterminé par chaque établissement en fonction de la masse salariale, de ses risques réels et de son secteur d’activité.

  • Les entreprises employant entre un et dix-neuf salariés appliquent un taux collectif. Dans ce cas, un taux unique, établi par arrêté ministériel, est applicable à toutes les entreprises d’un même secteur. Cette approche favorise une solidarité accrue entre les petites entreprises d’un même secteur, car les coûts liés aux accidents et aux maladies sont mutualisés.
  • Pour les entreprises comptant de 20 à 149 salariés, un taux mixte est appliqué. Cela permet une plus grande équité. Le taux de cotisation varie en fonction du nombre de salariés, mais aussi de la sinistralité de l’entreprise. Plus le nombre de salariés est faible, plus le taux de cotisation dépend de la sinistralité du secteur d’activité, et inversement, plus le nombre de salariés est élevé, plus le taux de cotisation dépend de la sinistralité de l’entreprise.
  • Les entreprises ayant plus de 150 salariés appliquent un taux individuel. Le taux de cotisation est d’autant plus bas que le nombre d’accidents et de maladies professionnelles dans l’entreprise est réduit. Ce principe encourage la responsabilisation, récompensant ainsi les entreprises qui protègent efficacement leurs salariés.
  • Le cas particulier des nouvelles entreprises

Les établissements créés depuis moins de trois ans et ceux relevant de certaines activités bénéficient du taux collectif, quel que soit leur nombre de salariés.

À quoi servent les cotisations des entreprises ?

Pour chaque tranche de 100 € cotisés :

  • 96 € sont alloués à l’indemnisation des employés victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ;
  • 4 € sont consacrés au financement des actions de prévention menées sur le terrain par le réseau régional de l’Assurance Maladie – Risques professionnels, ainsi qu’au travail de l’INRS et d’Eurogip.

Les 96 € alloués à l’indemnisation des employés victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles sont répartis comme suit :

  • 38 € pour les accidents du travail ;
  • 36 € pour les maladies professionnelles ;
  • 15 € pour les victimes de l’amiante ;
  • 7 € pour les accidents de trajet.
Le registre des accidents du travail bénins :

Le registre des accidents du travail bénins :

Le registre des accidents du travail bénins : quelles obligations ?

Le registre des accidents du travail bénins : quelles obligations ?

Lorsqu’il s’agit d’accidents professionnels, tous ne déclenchent pas des soins médicaux ou un arrêt de travail. Certains accidents, en apparence mineurs, sont qualifiés de « bénins ». L’enregistrement de ces accidents dans un registre dédié permet aux employés de préserver leurs droits en cas d’aggravation de leur état par la suite. En outre, ce registre permet à l’employeur de mieux comprendre les risques potentiels et de prendre des mesures préventives pour éviter des accidents plus graves.

Quelles sont les conditions pour mettre en place un registre des accidents bénins ?

Pour établir un registre des accidents bénins, l’employeur doit respecter trois conditions cumulatives, telles que stipulées par le Code de la Sécurité sociale :

  1. Assurer la présence permanente d’un professionnel de la santé, d’un pharmacien, d’un infirmier diplômé d’État, ou d’une personne qualifiée en hygiène et sécurité au sein de l’entreprise, détenant un diplôme national de secouriste complété par le certificat de sauveteur secouriste du travail.
  2. Disposer d’un poste de secours d’urgence équipé, clairement indiqué, contenant une armoire à pharmacie, un téléphone, un point d’eau à proximité et des numéros d’urgence affichés.
  3. Respecter les obligations liées à la constitution du Comité Social et Économique (CSE) pour les entreprises employant au moins 11 salariés.

Le registre est la propriété de l’employeur, qu’il doit le conserver pendant cinq ans à partir de la fin de l’année en cours. Il peut être conservé sous forme papier ou électronique, mais doit comporter la signature de la victime et du prestataire de soins.

Depuis le 1er mai 2021, l’employeur n’a plus besoin d’une autorisation préalable de la Carsat pour maintenir un registre des accidents bénins, mais il doit en informer la Carsat dès sa création.

Quels accidents doivent être enregistrés dans le registre ?

Le registre des accidents bénins ne concerne que les accidents sans gravité, qu’ils soient d’ordre physique ou psychologique, et qui n’entraînent ni arrêt de travail ni soins médicaux pris en charge par la sécurité sociale. Ces accidents doivent être enregistrés dans les 48 heures suivant leur survenu, en excluant les dimanches et jours fériés. Seuls les accidents impliquant les employés de l’entreprise peuvent y être consignés.

L’existence d’un registre des accidents bénins remplace-t-elle automatiquement une déclaration d’accident du travail ?

L’inscription d’un accident dans le registre des accidents bénins remplace la déclaration d’accident du travail si certaines conditions sont satisfaites. Cependant, si l’état de santé du salarié se dégrade et qu’il consulte un professionnel de santé en dehors de l’entreprise, l’employeur doit alors établir une déclaration d’accident du travail. Il peut préciser dans cette déclaration que l’accident avait initialement été enregistré dans le registre des accidents bénins, afin d’éviter des sanctions liées au délai de déclaration.

En cas de doute sur la gravité d’un accident bénin ou d’une lésion, il est conseillé d’établir une déclaration d’accident du travail conformément à la procédure habituelle pour protéger les droits des employés et de l’employeur. Si l’entreprise n’a pas mis en place un tel registre, tout accident, même mineur, doit faire l’objet d’une déclaration d’accident du travail conformément à la procédure habituelle.

Quelles informations doivent être incluses dans le registre ?

Le registre doit contenir certaines informations claires, compréhensibles et non susceptibles d’altération, notamment :

  • Le nom de la victime.
  • La date de l’accident.
  • Le lieu de l’accident.
  • Les circonstances de l’accident.
  • Les témoins éventuels.
  • La nature et la localisation des blessures.
  • Les signatures du prestataire de soins et de la victime.

Les signatures du prestataire de soins et de la victime doivent apparaître en regard des indications de l’employeur pour établir une corrélation entre les circonstances de l’accident, le lieu, la date, etc., avec l’identité de la victime et du prestataire de soins intervenant.

Qui peut consulter le registre ?

Le registre des accidents bénins doit être accessible aux personnes suivantes :

  • Les agents de contrôle des organismes chargés de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles.
  • Les conseils et contrôleurs de sécurité habilités auprès des Carsat.
  • L’inspection du travail.
  • Le Comité Social et Économique (CSE).
  • Le médecin du travail et la victime peuvent également y avoir accès.

Ces personnes sont tenues au secret professionnel et ne doivent pas divulguer les informations personnelles concernant les salariés dont elles ont connaissance dans le cadre de leurs. Un employé de l’entreprise (sauf s’il est membre du CSE) ne peut pas consulter le registre sans motif légitime.

À noter : Le non-respect de l’obligation d’informer le CSE ou de mettre le registre à sa disposition peut constituer un délit d’entrave au fonctionnement du CSE.

Quelles sont les modalités de contrôle et les sanctions encouragées ?

Lorsqu’un agent de contrôle de la Sécurité sociale, un ingénieur conseil, ou un contrôleur de sécurité habilité par les Carsat, ou un inspecteur du travail constate certains manquements, il en informe l’employeur et d’autres agents :

  • Une tenue incorrecte du registre.
  • Le non-respect des conditions préalables à la mise en place du registre.
  • Le refus de présenter le registre aux agents de contrôle de la Sécurité sociale, aux ingénieurs conseils ou contrôleurs de sécurité habilités par les Carsat, aux agents de l’inspection du travail, ainsi qu’au CSE ou à la victime.

Tant que l’un de ces manquements persiste, toute inscription dans le registre reste sans effet. L’employeur doit alors déclarer chaque accident à la CPAM conformément à la procédure habituelle.L’employeur s’expose également à des sanctions civiles et pénales. Sur le plan pénal, il peut être passible d’une amende de 4e classe (750 €) s’il n’a pas inscrit les accidents bénins dans le registre ou s’il n’a pas mis le registre à la disposition des personnes habilitées. En cas de récidive dans l’année, l’amendement peut être augmentée au montant prévu pour les contraventions de 5e classe (1 500 €).Sur le plan civil, la CPAM peut demander à l’employeur le remboursement intégral des dépenses liées à un accident du travail qui n’a pas été déclaré, inscrit dans le registre des accidents bénins, ou dont l’aggravation n’a pas été. signalée à la CPAM. En outre, la CPAM peut imposer une pénalité financière en cas de manquement de l’employeur à ses obligations.

Exemple de registre gratuit des accidents du travail bénins :

Informations complémentaires :

Livret de Questions/Réponses sur le registre de déclaration des accidents bénins, réalisé par la Carsat Rhône-Alpes et la Dreets Auvergne Rhône-Alpes : https://www.carsat-ra.fr/files/live/sites/carsat-ra/files/pdf_illustrations/entreprise/Documentation/PART012.pdf

Expert habilité : la délibération du CSE doit être précise

Expert habilité : la délibération du CSE doit être précise

Expert habilité par le CSE

Expert habilité par le CSE

 

Dans cette affaire, le CHSCT avait été informé, sur divers points relatifs à un projet de déménagement. Les informations transmises étaient : personnels concernés, travaux liés au déménagement, calendrier et modalités du déménagement, etc.

À cette occasion, les élus du CHSCT, (devenu entre-temps le CSE ) ont voté à l’unanimité le recours à un expert agréé (c. trav. art. L. 2315-94). La délibération est rédigée comme suit : « déménagement des salariés de [Adresse E], avancement des travaux et des aménagements de [Adresse A], [Adresse B], [Adresse C] et [Adresse D] ».

Contestant cette résolution du CHSCT, l’employeur a saisi le président du tribunal judiciaire (c. trav. art. L. 2315-86). Celui-ci a donné gain de cause à l’employeur en annulant la délibération du CHSCT, au motif que celle-ci ne permettait pas de définir si elle se justifiait :

  • Par un risque grave, en application du 1° de l’article L. 4614-12 du code du travail (aujourd’hui, de l’article L. 2315-94 du code du travail).
  • Ou par un projet important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail, en application du 2° du même article.

Les élus ont saisi la Cour de cassation pour contester cette annulation, soutenant que l’expertise était justifiée par un projet important, mais en vain. La Cour de cassation a approuvé l’annulation de leur délibération du fait de son imprécision sur le cas de recours à l’expert. Les représentants du CSE qui souhaite recourir à un expert doivent formuler précisément dans leur délibération le motif de recours à cet expert, ici un expert habilité.

 

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